prolégomènes sauce quidam

prolégomènes sauce Quidam.

Prolégomènes : nom masculin pluriel ; du grec pro, devant, avant et de legein, dire.

Il s'agit d'une longue introduction placée en tête d'un ouvrage ou bien de l'ensemble des notions préliminaires à une science. Il s'utilise toujours au pluriel (exception faite de Sainte-Beuve qui l'utilisa, pas plus mal, au singulier). 


La pêche aux mots m'ayant ramené celui-ci qui frétillait tout vif dans mon panier, pourquoi tarder à vous le servir sauce Quidam ?… car à force de rassembler sur ce site quantité d'idées et de références tendant à traiter des mêmes sujets, je cherchais à les désigner toutes sans en trahir aucune.

Mais quelle science approchent-ils donc, ces prolégomènes que le Quidam collectionne et soumet à vos vives intelligences, lectrices et lecteurs internautes et autres ?… remontons donc au bon vieux temps, quand les personnages du Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000 d'Alain Tanner, chantaient en choeur

…c'est le temps qu'il nous reste pour l'aider à sortir – à sortir du merdier !

avec la pompe à psaumes de Jean-Marie Sénia pour les accompagner.

Et le film de mettre en scène déjà, quelques-unes des formules aujourd'hui encore en vigueur, dans l'espoir de s'extraire du mauvais pas où nous sommes maintenant.

(Si vous ne me croyez pas : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jonas_qui_aura_25_ans_en_l'an_2000).

La "science" en cause, dans l'intervalle, a surtout progressé dans l'art de définir, mesurer les menaces et les dégâts déjà subis : de tout autres dangers que les périls rouge, jaune et divers ennemis jurés d'un "monde" supposé plus "nôtre" que le "leur" – une cosmogonie difficile à comprendre pour nous autres Quidams à poil long, peace, love and happiness… mais dominante alors, et toujours prête à ressortir au moment d'éluder les questions sérieuses et problèmes épineux.

Le péril atomique, par exemple, se décline désormais en dissuasion atomique, énergie atomique et déchets, trois enjeux passionnants certes, mais dont on peine gravement à se dépêtrer malgré les désastres potentiels et réels qu'ils produisent. 

Le péril écologique, planétaire, procède de moyens de production formidablement nuisibles, tant pour celles et ceux qui produisent que pour l'"environnement", ainsi maltraités depuis qu'on en connaît les moyens ; l'argument économique mettant fin à toute élucubration destinée à faire mieux, tant pour les gens que pour dame Nature.

Les tensions sociales, de plus en plus vives, proviennent d'inégalités entre Quidams dont les sorts, sur cette Terre, résultent d'un modèle économique  gravement malade. Guérir ce que les économistes prennent pour une machine ?… un peu d'huile par-ci, une poignée de milliards par-là, et le chalet sera plus beau qu'avant ?

Le Jonas de Tanner frise déjà la quarantaine, et le merdier pue désormais tant qu'on porte des masques, dans certaines régions, non pas pour Carnaval mais juste pour respirer encore un peu ; par exemple… la guerre économique s'invente des ennemis partout, conquiert territoires et ressources et déplace en tous sens des montagnes d'objets, d'engins et de denrées au seul gré des marchés.

Quant aux formules des magiciens pour en sortir vraiment, elles restent donc prolégomènes d'une science effervescente, parfois archaïque et toujours prospective, capable d'intégrer toutes les connaissances auxquelles l'humanité a jamais eu accès, d'en tirer conséquences et actes en vue d'une civilisation – notamment, d'un modèle économique moins ravageur que le présent. 

Or celui-ci est si bien intriqué, dans nos moeurs comme dans la finance et la politique, que la toupie folle continue à tourner sur elle-même – malgré la crise qui sévit, surproduction d'objets jetés en tous sens, ressources vitales empoisonnées, guerres, famines et catastrophes en tous genres, rien n'y fait. 

Tel est le problème du Quidam, ayant soigneusement pris connaissance des alléchants programmes surgis des prolégomènes évoqués ci-dessus et de leurs très nombreux détails, remarquablement exposés par d'excellentes plumes inspirées du désir ardent, comme celui du Quidam, de sortir du merdier comme disait la jolie chanson de 1975.

 

Et pour la paix (économique), on fait comment ?… les militaires, ces veinards, disposent de la dissuasion atomique fondée sur une telle trouille de destruction globale, que les amis de la Bombe la proclament sans rire, gardienne de la Paix mondiale depuis des décennies ; et moins chère, ajoutent-ils, que les armements dits "classiques".

Plus amusants, ces drôles de drones télécommandés par satellite qui ressemblent tant aux jeux vidéo des copains – mais pas virtuels… car pour pas cher, on pourrait brancher sur tous leurs écrans un programme si malin que sans s'en rendre compte, la guerre militaire serait 100% virtualisée – et écolo comme jamais. On leur construirait un joli bunker comme ils aiment, avec discipline, loisirs et virtualité à tous les étages.

Côté finances, même jeu : et pas besoin de bunker, on les garderait dans leurs buildings et autre resorts à traders, et sur les écrans de leurs bureaux jusque sur leurs tablettes, apparaîtraient les résultats de leurs transactions en un vaste Monopoly® parfaitement fictif, déconnecté du reste du monde. Terrains de golf, luxe et luxures leur seraient livrés à l'envi, puisque virtuels eux aussi.

Guerre et finance ainsi cyber-neutralisées, à qui le tour ?… les politiciens, suggère l'un, les sportifs, propose l'autre, les cons, diront certains ?… mon alléchant programme Quidam rencontre ici et là quelques problèmes de mise en oeuvre, sinon d'éthique… mais qui se préoccupe d'éthique, seulement les Quidams et les éthiciens ?


Si la guerre atomique était un risque (et le demeure), la destruction du monde sur le mode industriel est un programme en cours de réalisation : une certitude !… hors de toute question "morale" stricto sensu, les rouages de la dissuasion tournent, quant à se jeter dans cette voie en toute gaîté de coeur. Le problème n'est pas de savoir si on "aime" les abeilles ou les vers de terre, on a enfin compris que sans elles et eux (et tant d'autres), la vie ne vaut pas la peine d'être vécue !

Comment changer de programme et de modèle économique, ce lien social devenu mondialement dominant ?… bien des prolégomènes plus futés que les miens comportent des merveilles, pourquoi donc s'en priver ?… pourquoi ne pas ouvrir les portes du passé, et sans haine ni crainte occuper le terrain ?

Le plus drôle des hasards nous l'a faite habitable, et son ciel étoilé défie le mesurable… quand nous n'y serons plus, elle n'ira pas plus mal !… et je ne suis jamais qu'un petit animal perché sur cette Terre, hasardeux moi aussi, et de tous les mystères trop curieux – c'est ainsi !

 

Dans l'attente de vous lire, ou de vous écouter.

Cordialement, bien sûr…

Guy Michaud, fondateur

Domaine la Pitrerie, le 31 mai 2013.