entre équinoxe et solstice (page 3)

Le quidam, honteux et confus, s'était offert deux tablettes : une pour
communiquer avec le monde, l'autre en chocolat, son antidépresseur national.
Lui qui roulait diesel filtré, guettait le panneau solaire bio de proximité avec
piles à la bave d'escargot et éteignait la veille des économiseurs d'énergie,
passait en train devant la centrale atomique en se demandant quelle
empreinte carbone serait celle de la téléportation ?
 
Le quidam avait à choix, trois rôles qui se bousculaient dans sa vie : 
Sisyphe, et son lourd rocher qui redévalait chaque fois la pente ; 
Atlas, dont l'âme portait tout le poids du monde ; et Hercule, qui ferait 
le ménage d'écuries immondes, par des moyens qui restent à inventer
(Homère n'a pas laissé la formule du nettoie-tout).
 
Croqué le chocolat, la tablette à communiquer n'était pas moins suspecte
que l'origine des cacaos et autres composants du premier. Équitables,
cette fabrication, ces logiciels, ces métaux rares ?… durable, ce machin
casé entre deux mises à jour technologiques ?… recyclables, tous ces bidules
habilement concentrés dans leur boîte en alu ?… perplexe, le quidam.
 

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Fleur des ondes, par ailleurs